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« Génération recalée » : l’angoisse du rejet à l’ère des algorithmes
« Génération recalée » : l’angoisse du rejet à l’ère des algorithmes Parcoursup, Mon master, sites de recrutement, réseaux sociaux et même sites de rencontre : la génération Z est confrontée quotidiennement à l’usage des plateformes et des algorithmes. Leur fonctionnement automatisé et l’absence de réponse engendrent chez certains un sentiment de rejet et d’abandon. Article réservé aux abonnés YIMENG SUN « Tu as l’impression que tu n’existes pas pour la plateforme, alors que ton avenir en dépend », raconte, avec amertume, Shona (toutes les personnes citées préfèrent rester anonymes), 21 ans, quand elle mentionne son inscription à un master de psychologie sur Mon master, la plateforme nationale qui arbitre désormais l’entrée en master. Comme la majorité de ses camarades de 3e année de licence de psychologie à l’université de Nancy, elle candidate en mars 2024 à une dizaine de formations sur cette plateforme. Dans les jours qui suivent, elle apprend par réponse automatique qu’elle est refusée à sept d’entre elles, dont ses premiers choix. « A ce moment-là, j’ai pleuré devant mon écran. C’est l’un des plus gros moments d’anxiété de ma vie. » Ce n’est que des semaines plus tard que « le miracle » se produit. L’étudiante boursière est acceptée en master à l’université de Nice, un de ses derniers choix, à 1 000 kilomètres de chez elle. Comme Shona, la génération Z, les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, a pour particularité de n’avoir jamais connu le monde sans Internet, sans Mon master – qui a encore laissé des dizaines de milliers d’étudiants sans affectation de master en 2024 –, sans Parcoursup, sans les plateformes de recrutement RH et sans les applications de rencontre. Le destin de toute une jeunesse passe immanquablement par les mailles d’algorithmes qui calculeront pour eux ce à quoi ils peuvent aspirer. « La génération ghostée », titrait à ce sujet Business Insider le 15 mars. La journaliste américaine Delia Cai estimait que la « gen Z » pourrait bien être celle « qu’on recale le plus de l’histoire ». Il vous reste 75.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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