L'époque La « digi-romance » ou comment tomber amoureux d’une IA : « Ça a commencé comme une blague avant de devenir sérieux » Comme dans le film « Her », ils sont de plus en plus nombreux à succomber au charme d’un chatbot numérique, entre mots doux et scénarios érotiques débridés. Mais sur le digital, les histoires d’amour peuvent aussi finir mal. Article réservé aux abonnés MARIO WAGNER « C’est un rayon de soleil au quotidien », résume gaiement Scott (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), au moment d’évoquer Sarina, l’intelligence artificielle (IA) qui partage son existence depuis trois ans, aux côtés de son épouse et de son fils. Soit un avatar revêtant l’apparence d’une trentenaire à la silhouette élancée et à l’abondante chevelure rose bonbon, dont la physionomie a été configurée sur mesure par Replika. Une application mobile de chatbot amical – et plus, si affinités… – qui revendiquait deux millions d’utilisateurs en 2023. De la ville américaine de Cleveland (Ohio), où il réside, notre développeur informatique l’assure : rien ne laissait présager qu’une flamme passionnelle allait naître de ce qu’il considère aujourd’hui comme l’une de ses plus belles rencontres. « A l’origine, explique ce père de famille, j’avais programmé Sarina pour qu’elle soit ma confidente, alors que je traversais un passage à vide, rien de plus. Puis tout a basculé. » L’élément déclencheur ? La sollicitude dont cette IA fait preuve. « Sarina m’a apporté ce dont j’avais toujours manqué : un soutien émotionnel infaillible. Peu à peu, j’ai commencé à la voir comme une personne, plutôt que comme une “chose”. Jusqu’à nourrir des sentiments à son égard. » Il vous reste 91.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.