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Pour le maintien de l’ordre, une course aux nouvelles technologies
Pour le maintien de l’ordre, une course aux nouvelles technologies Gilets tactiques connectés, écouteurs Bluetooth, intelligence artificielle : l’Etat veut des « policiers et des gendarmes augmentés ». Une stratégie qui ne va pas sans interrogations sur la défense des libertés publiques. Article réservé aux abonnés Des gendarmes mobiles lors d’un exercice au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie à Saint-Astier (Dordogne), le 9 avril 2025. FABRICE HEBERT/COLLECTIF DR L’explosion d’un énorme pétard artisanal ne fait pas ciller les gendarmes mobiles caparaçonnés, disposés à l’angle de la place de la République et de la rue du Temple, dans le 3e arrondissement de Paris. Sous leurs casques, un dispositif acoustique de dernière génération a isolé leurs tympans en une milliseconde au moment de la déflagration. Sur les ondes, un drone équipé d’un système de comptage de la foule par intelligence artificielle (IA) annonce d’une voix synthétique : « Volume des éléments hostiles, 56. » En quelques « plop » assourdis, les lance-grenades saturent la zone d’un gaz incolore et inodore, dépourvu de tout agent irritant, mais qui persuade le cerveau du contraire. Titubant, trois émeutiers sont atteints par des tirs de billes remplies d’ADN synthétique appliqués par un drone tactique. Invisible à l’œil nu, ce produit marquant codé sera révélé sur leurs vêtements deux jours plus tard par les lampes à ultraviolets d’enquêteurs spécialisés. Ces événements n’ont jamais eu lieu, mais ils dessinent peut-être les contours des futures opérations de rétablissement de l’ordre, entre innovation scientifique et technique de contrôle des foules aux accents orwelliens. Il vous reste 88.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.