« Le rêve européen des start-up mérite de franchir les frontières »
L’Union européennepromeut l’idée d’un marché unique. Pour les consommateurs, cela est en grande partie vrai. Mais, pour les entrepreneurs, elle demeure un patchwork de systèmes nationaux, d’interprétations incohérentes et d’incertitudes réglementaires. Chaque pays applique ses propres règles fiscales, lois du travail, obligations de reportinget cadres en matière de protection de la vie privée. En conséquence, passer de l’Italie à la France, à l’Allemagne ou à tout autre pays de l’UE ne donne que rarement l’impression d’une extension du périmètre de l’entreprise. Cela ressemble plutôt à un nouveau départ à chaque fois. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pour les start-up européennes, la grande tentation américaine Un jour, nous avons reçu deux évaluations contradictoires de taxe sur la valeur ajoutée, émanant du même bureau des impôts. L’une affirmait que nous avions trop payé. L’autre que nous n’avions pas payé assez. En demandant des éclaircissements, la réponse du fonctionnaire fut : « Cela dépend de celui qui contrôle. » Dans un autre cas, l’administration fiscale italienne nous a reproché d’avoir transféré trop de revenus à l’étranger, tandis que l’autorité allemande nous accusait de ne pas en avoir transféré assez. Les deux exigeaient une rectification. Ce manque de clarté accroît les risques, ralentit les décisions et oblige les fondateurs à consacrer leurs ressources à régler les problèmes de conformité plutôt qu’à s’occuper de leurs clients. Dans un continent où l’échec est encore souvent vécu comme une marque d’infamie plutôt que comme une expérience valorisante, trop de start-up renoncent tout simplement à essayer de croître. Alors que les Etats-Unis accélèrent leur domination en termes de plateformes et d’investissements dans l’intelligence artificielle, et que la Chine développe ses infrastructures domestiques, l’Europe risque de demeurer une voix politique sans aucune base compétitive. Cette situation n’est pas tenable. Les récentes tensions avec les Etats-Unis autour des taxes technologiques et des droits de douane soulignent encore davantage le danger d’une dépendance numérique. L’Europe ne peut pas se permettre de déléguer à des entreprises étrangères les systèmes qui propulsent son économie. Elle doit les construire, et les soutenir. C’est le moment pour nous de ne plus observer depuis les coulisses, mais d’agir aux côtés des Etats-Unis et de la Chine. Pour cela, il faut rendre la croissance possible, et non pénalisante. Il vous reste 47.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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« Le rêve européen des start-up mérite de franchir les frontières »
L’Union européennepromeut l’idée d’un marché unique. Pour les consommateurs, cela est en grande partie vrai. Mais, pour les entrepreneurs, elle demeure un patchwork de systèmes nationaux, d’interprétations incohérentes et d’incertitudes réglementaires. Chaque pays applique ses propres règles fiscales, lois du travail, obligations de reportinget cadres en matière de protection de la vie privée. En conséquence, passer de l’Italie à la France, à l’Allemagne ou à tout autre pays de l’UE ne donne que rarement l’impression d’une extension du périmètre de l’entreprise. Cela ressemble plutôt à un nouveau départ à chaque fois. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pour les start-up européennes, la grande tentation américaine Un jour, nous avons reçu deux évaluations contradictoires de taxe sur la valeur ajoutée, émanant du même bureau des impôts. L’une affirmait que nous avions trop payé. L’autre que nous n’avions pas payé assez. En demandant des éclaircissements, la réponse du fonctionnaire fut : « Cela dépend de celui qui contrôle. » Dans un autre cas, l’administration fiscale italienne nous a reproché d’avoir transféré trop de revenus à l’étranger, tandis que l’autorité allemande nous accusait de ne pas en avoir transféré assez. Les deux exigeaient une rectification. Ce manque de clarté accroît les risques, ralentit les décisions et oblige les fondateurs à consacrer leurs ressources à régler les problèmes de conformité plutôt qu’à s’occuper de leurs clients. Dans un continent où l’échec est encore souvent vécu comme une marque d’infamie plutôt que comme une expérience valorisante, trop de start-up renoncent tout simplement à essayer de croître. Alors que les Etats-Unis accélèrent leur domination en termes de plateformes et d’investissements dans l’intelligence artificielle, et que la Chine développe ses infrastructures domestiques, l’Europe risque de demeurer une voix politique sans aucune base compétitive. Cette situation n’est pas tenable. Les récentes tensions avec les Etats-Unis autour des taxes technologiques et des droits de douane soulignent encore davantage le danger d’une dépendance numérique. L’Europe ne peut pas se permettre de déléguer à des entreprises étrangères les systèmes qui propulsent son économie. Elle doit les construire, et les soutenir. C’est le moment pour nous de ne plus observer depuis les coulisses, mais d’agir aux côtés des Etats-Unis et de la Chine. Pour cela, il faut rendre la croissance possible, et non pénalisante. Il vous reste 47.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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