-
- EXPLORE
-
-
-
-
L'actualité de référence, par la rédaction du Monde
Actueel
-
WWW.LEMONDE.FRLe philosophe Jianwei Xun nâexiste pas, mais son concept dâ« hypnocratie » entre dans notre rĂ©alitĂ©Le philosophe Jianwei Xun nâexiste pas, mais son concept dâ« hypnocratie » entre dans notre rĂ©alitĂ© Lâessai « Hypnocratie. Trump, Musk et la fabrique du rĂ©el » analyse avec originalitĂ© la nature du pouvoir incarnĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain et son haut conseiller. Il est signĂ© dâun auteur hongkongais dont on apprend quâil est fictif : le texte a Ă©tĂ© coĂ©crit avec des intelligences artificielles. Est-il moins lĂ©gitime pour autant ? Ou lâest-il davantage ? Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s VoilĂ un concept qui tombe Ă pic, se dit-on, en dĂ©couvrant le livre Hypnocratie. Trump, Musk et la fabrique du rĂ©el (Philosophie Magazine Ă©diteur, 160 pages, 13 euros). Alors que les penseurs du monde entier semblent tĂ©tanisĂ©s par le spectacle de Donald Trump 2e saison, accompagnĂ© dâune ribambelle de personnages tous plus loufoques et dangereux les uns que les autres, un philosophe de Hongkong parvient Ă mettre un nom sur la pĂ©riode dĂ©mente que nous vivons. Aujourdâhui, le pouvoir, nous explique Jianwei Xun, lâauteur de cet essai, a recours Ă une nouvelle technique de domination : elle ne passe plus par le contrĂŽle des corps ou la rĂ©pression des pensĂ©es, mais par la manipulation de nos Ă©tats de conscience collectifs. Lorsque Donald Trump, devant les militants MAGA (« Make America Great Again »), profĂšre des dĂ©clarations fausses, il ne se contente pas de mentir Ă la foule : il lâembarque dans la construction ritualisĂ©e dâune « vĂ©ritĂ© alternative » â elle est « sous hypnose ». Avec Elon Musk, mĂȘme processus, mais dans lâespace numĂ©rique. Lorsquâil annonce un projet impossible (la fusion cerveau-machine, la colonisation de Mars, la fin du « wokisme »), ses partisans captivĂ©s se mettent Ă relayer cette vision sur les rĂ©seaux sociaux, Ă©largissant ainsi le « champ hypnotique ». En brouillant les frontiĂšres entre illusion et rĂ©alitĂ©, ces milliardaires plongent les citoyens dans « un Ă©tat de transe permanent », un « rĂȘve guidé ». Lire aussi | Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s Aux Etats-Unis, le mouvement MAGA Ă lâassaut des campus Câest lâ« hypnocratie », qui consiste Ă modeler notre attention « comme une vague ». Le rĂ©el lui-mĂȘme devient mallĂ©able. Comment rĂ©sister ? Pas en cherchant une vĂ©ritĂ© dĂ©finitive, conseille Jianwei Xun, mais plutĂŽt une forme de « lucidité » au sein mĂȘme de la simulation. Qui est cet auteur ? « Un des plus brillants philosophes de sa gĂ©nĂ©ration », assure la quatriĂšme de couverture. Il ne faut cependant pas la croire sur parole, car Ă lâheure de lâhypnocratie, comme on va le voir, la rĂ©alitĂ© devient vite fiction et vice-versa⊠Il vous reste 66.97% de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.0 Reacties 0 aandelen 37 ViewsPlease log in to like, share and comment!
-
WWW.LEMONDE.FR« GĂ©nĂ©ration recalĂ©e » : lâangoisse du rejet Ă lâĂšre des algorithmes« GĂ©nĂ©ration recalĂ©e » : lâangoisse du rejet Ă lâĂšre des algorithmes Parcoursup, Mon master, sites de recrutement, rĂ©seaux sociaux et mĂȘme sites de rencontre : la gĂ©nĂ©ration Z est confrontĂ©e quotidiennement Ă lâusage des plateformes et des algorithmes. Leur fonctionnement automatisĂ© et lâabsence de rĂ©ponse engendrent chez certains un sentiment de rejet et dâabandon. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s YIMENG SUN « Tu as lâimpression que tu nâexistes pas pour la plateforme, alors que ton avenir en dĂ©pend », raconte, avec amertume, Shona (toutes les personnes citĂ©es prĂ©fĂšrent rester anonymes), 21 ans, quand elle mentionne son inscription Ă un master de psychologie sur Mon master, la plateforme nationale qui arbitre dĂ©sormais lâentrĂ©e en master. Comme la majoritĂ© de ses camarades de 3e annĂ©e de licence de psychologie Ă lâuniversitĂ© de Nancy, elle candidate en mars 2024 Ă une dizaine de formations sur cette plateforme. Dans les jours qui suivent, elle apprend par rĂ©ponse automatique quâelle est refusĂ©e Ă sept dâentre elles, dont ses premiers choix. « A ce moment-lĂ , jâai pleurĂ© devant mon Ă©cran. Câest lâun des plus gros moments dâanxiĂ©tĂ© de ma vie. » Ce nâest que des semaines plus tard que « le miracle » se produit. LâĂ©tudiante boursiĂšre est acceptĂ©e en master Ă lâuniversitĂ© de Nice, un de ses derniers choix, Ă 1 000 kilomĂštres de chez elle. Comme Shona, la gĂ©nĂ©ration Z, les personnes nĂ©es entre la fin des annĂ©es 1990 et le dĂ©but des annĂ©es 2010, a pour particularitĂ© de nâavoir jamais connu le monde sans Internet, sans Mon master â qui a encore laissĂ© des dizaines de milliers dâĂ©tudiants sans affectation de master en 2024 â, sans Parcoursup, sans les plateformes de recrutement RH et sans les applications de rencontre. Le destin de toute une jeunesse passe immanquablement par les mailles dâalgorithmes qui calculeront pour eux ce Ă quoi ils peuvent aspirer. « La gĂ©nĂ©ration ghostĂ©e », titrait Ă ce sujet Business Insider le 15 mars. La journaliste amĂ©ricaine Delia Cai estimait que la « gen Z » pourrait bien ĂȘtre celle « quâon recale le plus de lâhistoire ». Il vous reste 75.53% de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.0 Reacties 0 aandelen 28 Views
-
WWW.LEMONDE.FRQuand la revue « Esprit » se prĂ©occupe dâIAQuand la revue « Esprit » se prĂ©occupe dâIA Dans son numĂ©ro dâavril, la publication analyse les consĂ©quences de lâintelligence artificielle contre ce qui fait notre humanitĂ©, Ă savoir lâesprit. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s La revue des revues. Câest Ă une rĂ©volution technologique en cours, celle de lâintelligence artificielle (IA), quâest consacrĂ© le numĂ©ro dâavril de la revue Esprit. Comme dâautres ruptures technologiques avant elle, elle nous somme « de rĂ©interroger notre devenir Ă lâaune des possibles quâelle ouvre, autant que notre prĂ©sent, quâelle transforme dĂ©jà  », Ă©crivent, dans leur introduction, le professeur de lettres et de philosophie Nicolas LĂ©ger et le doctorant en philosophie Adrien Tallent. Pour ces deux chercheurs se joue, avec lâIA, « une mise en concurrence de la technologie avec ce que nous avions jusquâici coutume de dĂ©finir comme propre Ă lâhumain : son esprit ». Cette mise en concurrence prend les traits dâune vĂ©ritable guerre tant les fronts sont nombreux : ces machines intelligentes se sont invitĂ©es dans toutes les dimensions de la vie humaine : sociale, Ă©conomique, politique, technique. La rupture anthropologique est profonde. Pour le philosophe suisse Mark Hunyadi, les « tech titans » (gĂ©ants de la tech) transforment progressivement notre rapport au monde. En empĂȘchant les hommes de penser et de juger, lâIA Ă©rode les facultĂ©s humaines jusquâĂ faire de notre esprit un « organe atrophié ». Lâindividu est poussĂ© Ă se conformer en permanence Ă lâordre Ă©tabli : « la part restante de la raison, sa part non alignĂ©e, se rĂ©duit comme peau de chagrin ». « Le âtechno-coconâ se referme » LâIA risque de changer notre rapport aux autres, ajoute lâĂ©crivain Alain Damasio dans un entretien publiĂ© dans la revue. Il assure que les intelligences artificielles personnalisĂ©es â quâil nomme « MyIA » â vont bientĂŽt envahir nos vies : elles Ă©pouseront nos goĂ»ts et feront tout pour nous plaire en puisant dans nos donnĂ©es pour sâadapter Ă nous. « Le âtechno-coconâ se referme. Il me paraĂźt Ă©vident que si notre rapport Ă lâaltĂ©ritĂ© a dĂ©jĂ Ă©tĂ© affaibli par les rĂ©seaux, il le sera encore plus par MyIA », regrette-t-il. Lire aussi | Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s Doter lâIA dâune personnalitĂ© nâest pas sans risque La revue Esprit ne se contente pas dâalerter sur les risques que fait peser lâIA : elle invite aussi les humains Ă lui rĂ©sister et Ă lui opposer des reprĂ©sentations du monde alternatives. En la matiĂšre, lâart et la fiction sont une ressource essentielle, estime le critique littĂ©raire Alexandre Gefen. « Pour un artiste, utiliser une IA, câest souvent la âhackerâ, lâemmener dans des chemins de traverse, la forcer Ă une crĂ©ativitĂ© moins normĂ©e. » « Les artistes utilisant lâIA, ajoute-t-il, sont particuliĂšrement bien placĂ©s pour penser lâIA, en analyser les biais, en remettre en question lâĂ©thique : la rĂ©flexivitĂ© de lâart sâexerce Ă plein. » Il vous reste 17.36% de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.0 Reacties 0 aandelen 23 Views
-
WWW.LEMONDE.FR« La rapiditĂ© avec laquelle le monde culturel a changĂ© dâattitude sur lâIA dit la panique qui le saisit »Muriel Robin est furibarde. La comĂ©dienne et humoriste nous apprend par le biais de son compte Instagram, le 15 avril, que son image et sa voix, gĂ©nĂ©rĂ©es par lâintelligence artificielle (IA), la font apparaĂźtre dans une vidĂ©o vantant un produit minceur ; elle va engager des poursuites judiciaires. On a eu droit rĂ©cemment Ă la chanteuse Taylor Swift en actrice porno, lâacteur Tom Hanks faisant la promotion dâune mutuelle dentaire ou Scarlett Johansson (ainsi que de faux Steven Spielberg, Jack Black ou Adam Sandler) dĂ©nonçant, sans quâon lui ait demandĂ© son avis, les dĂ©rapages antisĂ©mites du rappeur Kanye West. Ces exemples parmi dâautres, auxquels on peut ajouter les millions de gens anonymes piĂ©gĂ©s par des vidĂ©os nommĂ©es deepfakes, constituent le symptĂŽme dâune IA incontrĂŽlable. Les violations du droit dâauteur se font Ă la pelle. Le cas du cinĂ©aste dâanimation japonais Hayao Miyazaki, auteur de Princesse MononokĂ© (1997) ou du Voyage de Chihiro (2001), est exemplaire. Voulant afficher sur la Toile un autoportrait plus « sympa » quâune photo, des internautes ont plagiĂ© le style du Japonais au moyen dâOpenAI. Emmanuel Macron, Gabriel Attal ou lâeurodĂ©putĂ©e LFI Manon Aubry lâont fait aussi. La Maison Blanche Ă©galement. Lire aussi | Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s Pourquoi les images de ChatGPT imitant le Studio Ghibli font polĂ©mique Le problĂšme nâest pas que Myazaki, 84 ans, ait qualifiĂ© par le passĂ© lâIA dâ« insulte Ă la vie mĂȘme ». Ni que son fils ait confiĂ© le 2 avril Ă lâAgence France-Presse que « rien ne pourra remplacer le talent » de son pĂšre. Pas plus que le dĂ©bat juridique soulevĂ© â lâappropriation dâune esthĂ©tique est-elle possible ? Non, ce qui est exemplaire, câest que, dâun chef dâEtat Ă un anonyme, tout le monde croit avec sincĂ©ritĂ© que lâIA est une sorte de filtre qui efface lâauteur. Inconsciemment, on se dit que ce nâest pas si grave, voire que cela contribue Ă la dĂ©mocratisation de lâart. DĂ©sĂ©quilibre des forces vertigineux Cette approche fait penser Ă lâĂ©poque oĂč lâInternet a fait exploser le piratage des musiques et des films et oĂč certains y voyaient un espace de libertĂ© pour les consommateurs face Ă des gĂ©ants sâen mettant plein les poches. On disait que le piratage, câĂ©tait fun, câĂ©tait libre, tendance, presque rĂ©volutionnaire. Il vous reste 63.79% de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.0 Reacties 0 aandelen 19 Views
-
WWW.LEMONDE.FRGiuliano da Empoli : « La formule des ingĂ©nieurs du chaos est toujours la mĂȘme : la colĂšre et la frustration, dĂ©multipliĂ©es par lâalgorithme »Olivier Dangla Giuliano da Empoli : « La formule des ingĂ©nieurs du chaos est toujours la mĂȘme : la colĂšre et la frustration, dĂ©multipliĂ©es par lâalgorithme » PubliĂ© aujourdâhui Ă 17h00, modifiĂ© Ă 17h10 Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s EntretienAuteur de « LâHeure des prĂ©dateurs », lâĂ©crivain italo-suisse analyse, dans un entretien au « Monde », la responsabilitĂ© des progressistes dans lâavĂšnement de dirigeants autoritaires armĂ©s par les potentats du numĂ©rique. Professeur Ă Sciences Po et auteur du Mage du Kremlin (Gallimard, 2022), Giuliano da Empoli vient de publier LâHeure des prĂ©dateurs (Gallimard, 160 pages, 19 euros), une rĂ©flexion sur lâĂšre des nouveaux autocrates alliĂ©s aux magnats de la tech. Il faut dire que Giuliano da Empoli est un ancien converti, depuis repenti, de la tech : au dĂ©but des annĂ©es 2000, il croit que le numĂ©rique va changer la vie dĂ©mocratique et balayer le vieux monde hiĂ©rarchique. Lire aussi | Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s Dans « LâHeure des prĂ©dateurs », Giuliano da Empoli analyse le fonctionnement des « seigneurs de la tech » SĂ©duit par la rhĂ©torique de la « start-up nation », il sâengage alors auprĂšs dâun politicien italien « disruptif », Matteo Renzi : il devient son adjoint aux affaires culturelles Ă Florence, puis son conseiller politique lors de sa prĂ©sidence du Conseil italien (2014-2016) â une expĂ©rience relatĂ©e dans Le Florentin (Grasset, 2016). A lâimage des militants communistes au XXe siĂšcle, il a suivi, dit-il aujourdâhui, « le parcours classique et initiatique du dĂ©senchantement » en une croyance politique. A partir de la réélection de Barack Obama Ă la prĂ©sidence des Etats-Unis, en 2012, Giuliano da Empoli prend la mesure de la puissance des big data qui se niche derriĂšre le populisme autoritaire de Donald Trump, de Jair Bolsanaro ou de Matteo Salvini : il en dĂ©crira les arcanes dans Les IngĂ©nieurs du chaos FĂ©ru de Goethe comme de sĂ©ries, europĂ©en convaincu, prĂ©sident du think tank Volta, et « vieil oncle » ou parrain de la revue Le Grand Continent, cet intellectuel italo-suisse apprĂ©cie les va-et-vient entre lâĂ©criture et la politique. Il a dĂ©couvert le versant tragique de cette derniĂšre dĂšs lâĂąge de 12 ans, en 1986, lorsque son pĂšre, lâĂ©conomiste Antonio da Empoli, fut blessĂ© lors dâun attentat perpĂ©tré par une organisation armĂ©e dâextrĂȘme gauche. Sans doute est-ce Ă ce moment que Giuliano da Empoli a compris quâ« on souffre tout le temps en politique ». Il vous reste 88.84% de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.0 Reacties 0 aandelen 27 Views
-
-
Meer blogs